Dans les grands navires de croisière, la ventilation représente généralement environ 30 % de la consommation d’énergie – après la propulsion. Toutefois, la mise en place d’un système de ventilation à la demande, par exemple dans les cuisines et les cabines, permet de réduire cette consommation d’un tiers. Comme l’électricité à bord est produite par des moteurs à combustion, cela permet de réduire considérablement les coûts et les émissions de carbone.
“D’après nos données, un système de ventilation à la demande permet de réduire la consommation de carburant d’environ 10 %. Un grand paquebot peut brûler entre 150 et 250 tonnes de combustible par jour, ce qui est très important. La période d’amortissement de l’investissement est inférieure à deux ans”, explique Claes Fog Boelge, PDG de Hvacon, une entreprise danoise spécialisée dans les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) pour les navires.
“Il est impossible de réaliser des économies plus importantes sur un navire à passagers. Sauf peut-être en réduisant la vitesse de croisière, ce qui n’est pas un scénario réaliste”.
Un grand navire à passagers peut avoir une douzaine de cuisines et 1 500 à 2 000 cabines, toutes équipées de systèmes de ventilation. Traditionnellement, la cuisine et la ventilation de la cabine fonctionnent à plein régime 24 heures sur 24 sans que la charge soit adaptée aux différentes situations. En revanche, les systèmes basés sur la demande, tels que ceux installés par Hvacon et Halton, ne fonctionnent qu’en fonction des besoins, en ajustant automatiquement le volume et la température de l’air.
Sortir du gaspillage, entrer dans le confort
“Dans les cuisines des navires, les hottes intelligentes détectent les activités de cuisson à l’aide d’un capteur infrarouge qui surveille la température des surfaces de cuisson et la température de l’air extrait. La hotte intelligente ajuste la quantité d’air extrait à travers la hotte en fonction de la demande réelle de cuisson. Nous utilisons ensuite les données pour réguler automatiquement la quantité d’air extrait et d’air soufflé”, explique Claes Fog Boelge.
L’objectif est d’assurer une bonne ventilation à tout moment, que ce soit au ralenti ou pendant les différentes activités de cuisson.
La modernisation de la ventilation des cabines suit un principe similaire. Au lieu de fonctionner en permanence à haute puissance, l’apport d’air est ajusté en fonction de l’occupation et du confort thermique. La détection de l’occupation permet de savoir en temps réel si les passagers se trouvent dans la cabine ou ailleurs sur le navire.
Les capteurs de porte de balcon empêchent tout refroidissement inutile lorsque la porte est ouverte. Cela crée un environnement plus confortable pour les passagers tout en optimisant la consommation d’énergie. Lorsque moins d’énergie est utilisée dans les cabines, la charge peut être déplacée vers d’autres zones comme les salles à manger, par exemple.
Selon Susanna Ahonen, responsable de l’équipe de vente chez Halton, la demande de systèmes de ventilation pour la rénovation est en plein essor. Elle reconnaît deux facteurs à l’origine de cette demande accrue.
“Dans de nombreux navires, les équipements de ventilation arrivent tout simplement à la fin de leur cycle de vie. Deuxièmement, la transition écologique progresse rapidement dans l’industrie. Les solutions durables sont de plus en plus appréciées et la pression réglementaire exercée par l’Organisation maritime internationale (OMI) et d’autres institutions s’accroît rapidement”, explique “Dans de nombreux navires, les équipements de ventilation arrivent tout simplement à la fin de leur cycle de vie. Deuxièmement, la transition écologique progresse rapidement dans l’industrie. Les solutions durables sont de plus en plus appréciées et la pression réglementaire exercée par l’Organisation maritime internationale (OMI) et d’autres institutions s’accroît rapidement”, explique Susanna Ahonen.
Les règles du jeu changent
L’indice d’efficacité énergétique des navires existants (IEEX) de l’OMI mesure les émissions de dioxyde de carbone des navires en fonction de leur capacité de chargement et de la distance parcourue. Si un navire n’atteint pas l’indice EEXI requis, son propriétaire doit le modifier pour réduire les émissions. Un autre cadre de l’OMI, l’indicateur d’intensité carbonique (CII), mesure chaque année le rendement énergétique des navires qui transportent des marchandises ou des passagers. L’objectif ultime de l’OMI est de parvenir à des émissions nettes nulles dans l’ensemble du secteur d’ici à 2050.
En outre, à partir de 2024, l’Union européenne a étendu son système d’échange de quotas d’émission au secteur du transport maritime. Les grands navires arrivant dans les ports de l’UE doivent acheter des quotas d’émission en fonction de leurs émissions de carbone. Un autre cadre, le règlement FuelEU Maritime, entré en vigueur le 1er janvier 2025, oblige les navires à réduire l’intensité de leurs émissions de gaz à effet de serre. En cas de non-respect, des sanctions sont prévues.
“L’amélioration de l’efficacité énergétique est essentielle pour respecter les nouvelles règles et réglementations. Dans la pratique, l’approche la plus efficace consiste à s’attaquer aux systèmes de ventilation qui consomment beaucoup de carburant. Cela garantira des opérations efficaces et durables pour les années à venir”, déclare Susanna Ahonen.
Hvacon est une entreprise internationale danoise spécialisée dans les systèmes CVC clés en main et l’optimisation énergétique. En 2024, elle comptait plus de 30 employés et réalisait un chiffre d’affaires de 27 millions d’euros. Halton est spécialisée dans les solutions exigeantes en matière d’air intérieur et est leader sur le marché de la ventilation des cuisines des navires de croisière. Les deux entreprises sont partenaires dans le domaine des systèmes de ventilation de navires rétrofit et clé en main depuis 2020.
Contact
Susanna Ahonen, Sales Team Manager, Halton
susanna.ahonen@halton.com
+358 40 777 8108